ORGELBUCHLEIN – Le Petite Livre d’Orgue

De

Jean-Sébastien BACH

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Version à quatre violoncelles

Par le

Quatuor PONTICELLI

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Les dimensions d’un Chef d’œuvre – L’Ouvrage d’un artiste universel.

 

Par quelle grâce l’œuvre de Jean Sébastien Bach, particulièrement celle contrapuntique, rencontre t’elle auprès des publics les plus variés une si grande attention, suscite t’elle de si inattendues émotions ?

Prenons pour exemple une œuvre largement diffusée : La Toccata et fugue en ré mineur pour orgue.

Que l’on y reconnaisse le générique d’une célèbre émission médicale du petit écran, ou l’énoncé au soprano du sujet de sa fugue, cette composition ne cesse d’impressionner par la course folle à laquelle se livrent ses quatre voix qui jaillissent claires et distinctes, se croisent, se choquent, se lient et se délient en une extraordinaire arabesque.

Le mélomane averti parlera de contrepoint, le néophyte de véritable spectacle musical.

 

Organiste alors à la cour de Weimar, J-S Bach à 23 ans en 1708 lorsqu’il signe cette « Toccata et fugue pour orgue » et débute la composition de son Orgelbuchlein (en français : le petit livre d’orgue).

Petit ? Ne nous y trompons pas ; il s’agit en fait d’une véritable Bible Musicale qu’offre à ses successeurs et élèves le « Dieu des Musiciens ».

En effet : de quarante six cantates, l’organiste de Weimar choisi les principaux chorals, ceux dont le caractère musical souligne au mieux la parole proclamée et les insère dans un recueil selon l’année liturgique. L’ouvrage se divise en trois parties : L’Avent et Noël, puis le Carême et Pâques, la troisième partie comprenant la Pentecôte et quelques chorals illustrant la vie du chrétien.

Ouvrage liturgique, l’Orgelbuchlein fut considéré par les générations des Beethoven, Mendelsohn et Bartok comme un véritable traité de contrepoint tant la créativité inouïe avec laquelle le jeune Bach maîtrise l’art contrapuntique dépasse l’exigence de l’écriture et offre à l’auditeur une émotion authentique.

Jean Sébastien Bach nous apparaît aujourd’hui comme musicien universel ; son œuvre côtoie dans l’héritage occidental de l’humanité celle des Da Vinci, Shakespeare ou encore des anonymes bâtisseurs romans. De même que pour ses pairs, le génie artistique de Bach s’épanouit dans, et par , l’aspiration qu’il a à servir son art en grand artisan. Aussi , organiste, compositeur, directeur d’institution, c’est bien en artisan, soucieux du travail qu’il laisse et de la formation de ses élèves, que le musicien de Weimar conçoit pour ces derniers cet Orgelbuchlein en tant que « méthode pour l’apprentissage de l’orgue et pour l’exercice du pédalier ». Pour qui a eu la curiosité de visiter cet instrument, la conception de l’orgue laisse songeur quant à la difficulté de sculpter une phrase musicale avec un clavier à pédales de deux à trois octaves…Pour les heureux élèves de Weimar, et du monde entier depuis trois cents ans, la difficulté pédestre est vouée à se transcender en plaisir de l’âme lorsque du pédalier monte le thème du « Gottes Sohn ist kommen !».

 

 

 

Contrapuntique : relatif au contrepoint

Contrepoint : Art de composer de la musique à deux ou plusieurs parties

 

 

 

Quatre violoncelles

pour l’Orgelbuchlein

 

 

 

         Présenter par un ensemble de violoncelles une œuvre créée pour l’orgue par un pianiste semblerait curieusement osé à condition d’oublier que Bach lui-même transposait ses propres œuvres de la flûte au violon (suite en si mineur) ou du violon au clavecin (double concerto pour violon) et participait à « l’hérésie » en jouant de l’alto dans la troupe des cordes.

         C’est dire si le musicien de Weimar, tout comme ses contemporains, n’était pas jaloux du timbre de l’instrument pour lequel il composait, pour autant que l’exécution fût au service de l’œuvre.

         Aussi, la version de l’Orgelbuchlein par le Quatuor PONTICELLI offre t’elle un éclairage particulier et inédit de l’œuvre , grâce d’abord aux qualités spécifiques du violoncelle. Cet instrument, le plus proche de la voix humaine, possède un ambitus qui lui permet, multiplié dans sa formation d’ensemble, d’aborder l’immensité du répertoire polyphonique.

         A la rencontre de l’Orgelbuchlein les quatre PONTICELLI personnifient chacun une voix du contrepoint, soulignant ainsi le relief saisissant de l’écriture. Par leur interprétation, la partition prend corps et il semble que les lignes du contrepoint s’animent de la sensibilité des musiciens.

Laissons nous, ce Dimanche 23 Janvier en l’église de St Victoret, guider par le souffle puissamment jouissif de la Musique de Jean Sébastien Bach.